Un patrimoine bâti remarquable
L’histoire
L’histoire de Parenty est gravée dans les pierres qui composent les différents édifices regroupés dans le centre du village. Ce patrimoine qui fait la fierté des Parentoises et des Parentois raconte un passé marqué par les guerres, les croyances, la religion, les superstitions…
seigneurerie
La motte féodale, voyage au Moyen-Âge
Parenty est identifiable par son blason « d’azur au chevron d’or accompagné de trois besants du même »
La motte féodale de Parenty, dernier vestige d’une ancienne forteresse.
Dès 1142, on connait un Godefroy, seigneur de Parenty (Godefridus de Parenti) qui est le premier seigneur connu du nom cité dans le cartulaire* de l’Abbaye de Dommartin.
Lui succèdent dans l’ordre les Thubeauville, les Camoisson, les Bigands.
Au cours de cette période, les terres cultivées par les paysans appartenaient au seigneur. Elles étaient tenues en « coterie » c’est à dire en association de paysans moyennant le versement d’une « cens » (redevance) au seigneur.
La motte féodale transformée en théâtre de verdure lors des Illuminations.
C’est au cours de cette période médiévale qu’est élevée la motte féodale encore appelée motte castrale ou seigneuriale. Encore visible de nos jours, il s’agit là du dernier vestige d’une ancienne forteresse (et peut-être avant cela d’une tour de guet) datant du XIIe siècle qui a appartenu aux seigneurs de Parenty.
Cette motte féodale résulte d’un amoncellement de terre dominé par une forteresse qui, selon des sources historiques, possédait une enceinte ronde à donjons et des tours d’angle, l’ensemble étant entouré d’une palissade en planches solidement assemblées en guise de muraille. Les plus anciens racontent qu’un souterrain la relierait au manoir du Petit Parenty.
Dernier détail, la motte féodale de Parenty a fait l’objet d’une inscription à l’inventaire des Monuments historiques par arrêté du 11 décembre 1978.
Depuis 2021, la motte féodale se transforme en théâtre de verdure lors des Illuminations de la Vallée de la Course et ses affluents.
La motte castrale ou seigneuriale, dernier vestige d’une ancienne forteresse voire d’une tour de guet.
* Recueil contenant la transcription des titres de propriété et privilèges temporels d’une église ou d’un monastère.
Au Moyen-Âge, les nobles consomment des viandes « noires » (cerf, sangliers…) symbole de puissance et des fruits qui poussent en hauteur (plus près de Dieu).
A cette époque, les paysans mangent des céréales (pain, bouillie), des légumes ainsi que des viandes rouges jugées incompatibles avec des estomacs nobles.
A l’époque médiévale, l’Église interdisait la danse. Pour autant, on dansait dans les campagnes pour s’amuser.
croyances
Les chapelles, le passé se raconte en légendes
Parenty qui disposait d’une abbaye par le passé conserve à ce jour deux chapelles, celle consacrée à Saint-Eloi qui se situe rue de Saint-Eloi et celle de Notre Dame-de-Foy visible depuis la Route de Desvres derrière la ferme Lance (on y accède à pied).
saint-Eloi
La chapelle Saint-Eloi
*L’abbaye de Longvillers (62) était un monastère appartenant à l’Ordre cistercien.
Cette chapelle a été édifiée à proximité de l’ancienne ferme abbatiale de Saint-Eloi dont il ne reste que quelques vestiges ainsi qu’un puits. La légende raconte qu’autour de l’an 1600, un moine réfractaire appartenant à l’Abbaye de Saint-Eloi fut traîné par la populace au Fond des Morts dans la vallée après avoir été écartelé par des chevaux. Et qu’à l’endroit où il laissa des traces, le grain ne poussait plus.
On raconte aussi que lorsque les moines abandonnèrent la ferme pour retourner à l’abbaye de Longvillers*, on voulut alors déplacer des statues de saints hébergés dans la chapelle de l’abbaye pour les placer dans la chapelle de Rollez. Les chevaux qui tiraient la charrette se seraient soudainement cabrés, refusant d’avancer plus loin, ceci à environ 200 mètres du point de départ de l’abbaye. De fait, il a fallu se résoudre à les laisser sur place. Ce qui expliquerait la construction d’une chapelle à cet emplacement.
notre-Dame de Foy
La chapelle Notre-Dame de Foy
La chapelle Notre-Dame de Foy
Située non loin de la ferme d’Hodicq, la construction de cette chapelle remonte à des temps très anciens. Moins toutefois que la dévotion accordée par les habitants à Notre-Dame d’où le nom donné à la parcelle de terres sur laquelle elle a été édifiée, « La Grante Notre-Dame ».
La parcelle de terre sur laquelle elle a été édifiée la chapelle se nomme « La Grante Notre-Dame ».
C’est dans cette chapelle quelque peu rustique faîte de bois et de torchis que l’on présente les enfants qui éprouvent des difficultés à faire leurs premiers pas.
L’endroit est aujourd’hui encore un peu fréquenté ; il renferme de nombreux objets ayant été portés par les enfants présentés à Sainte-Foy (chaussures, vêtements…) et déposés aux pieds de la statue en Action de grâces. Quant à la statue en bois disposée sur l’autel et qui aurait été miraculeusement trouvée dans un arbre, sa disparition demeure un mystère.
monument
Le château, vieilles pierres et platanes séculaires
La construction du « nouveau » château de Parenty remonte à 1785 par Gaspard François Gédéon Le Vasseur, écuyer devenu seigneur de Thubeauville en 1720 ; il donna alors à bail l’ancien manoir. Le château appartient à la famille du Blaisel depuis 1898.
L’accès au corps de logis s’effectue par une impressionnante drève de 218 m de long bordée de hêtres centenaires. Son parc de cinq hectares renferme des platanes séculaires.
Sa façade en pierre blanche, son jardin et sa majestueuse avenue ont fait l’objet d’un classement aux Monuments historiques. Le parc est ceint par un muret en damier de craie et de silex.
La particularité architecturale du château repose sur l’existence d’un avant-corps central en hémicycle. Les murs sont ornementés de riches décors sculptés. Sur le fronton, on voit les blasons jumelés des barons du Blaisel : d’hermine à une face fuselée de gueule, d’or à trois bandes d’azur qui est du Blaisel ; d’azur au taureau passant moucheté et couronné qui est Beuverand de la Loyère.
manoirs
Les manoirs témoins du savoir-faire des bâtisseurs
Un manoir forme le siège d’un domaine territorial ayant appartenu à une seigneurie.
Il se présente comme une bâtisse fortifiée avec des murs d’une grande épaisseur et peu d’ouvertures sur l’extérieur tant pour se protéger des hivers froids que des éventuels assaillants.
En outre, il offre un espace à vivre relativement vaste.
Dans le village de Parenty on dénombre pas moins de quatre manoirs parfaitement conservés et restaurés par leurs propriétaires
église
le manoir de l’église
Le manoir de l’église situé face à l’église. Cette gentilhommière du 16e siècle fut le premier château de Parenty. Elle se distingue notamment par la présence d’une tour à l’arrière de la bâtisse et de fenêtres à meneaux. Après avoir été racheté en 1898 par le baron du Blaisel, il a été revendu dans les années 1990 à un particulier qui, depuis, l’a restauré ; un souterrain le relierait à la motte féodale.
Hodicq
le manoir d’Hodicq
Le manoir d’Hodicq date de 1616. Il fut le fief de la famille Courteville de Hodicq. La base est en grès d’Hubersent et le logis en briques. Deux contreforts soutiennent la façade afin d’éviter qu’elle ne se lézarde au regard du sol mouvant sur lequel a été élevée la bâtisse.
La seigneurie d’Hodicq remonte au moins au XIIème et a toujours appartenu à la famille de Courteville. La même famille possédait également le fief de La Houssoye ; là encore, il aurait existé un passage souterrain entre les deux fiefs.
A l’origine, cette bâtisse a été édifiée à quelques centaines de mètres de son emplacement actuel, la présence de pierres ayant servi à la réalisation des fondations l’atteste.
Exploitée depuis 1904 par la famille Lance, la ferme qui entoure le manoir appartenait précédemment à la famille Sénécat.
Annezy
le manoir d’Annezy
Le manoir d’Annezy situé dans le hameau de Thubeauville date de 1610 tout comme le puits situé en face.
Un puits qui présente une profondeur de 70 mètres et dont la structure et le mécanisme ont été parfaitement conservés par les propriétaires actuels.
La maison construite en prolongement a été bâtie un siècle et demi plus tard.
A noter le soubassement en damier de silex qui supporte un mur en briques rose ainsi que sur l’extérieur la présence d’un ancien linteau rétréci en son centre sous lequel on devine une ancienne et étroite ouverture sur l’extérieur.
Marteau
Le manoir du Marteau
L’année de construction du manoir des Marteau dans le hameau de Thubeauville en 1635 est attestée par une inscription à l’intérieur d’un fronton disposé au dessus de la porte d’entrée. Le corps de logis en brique rose présente un caractère rustique.
La demeure s’élève sur une butte qui domine une vaste cour ainsi que des bâtiments qui datent probablement de la même époque. Avant la Révolution, la ferme a appartenu aux demoiselles Dannel.
Puis la propriété fut transférée en héritage à la famille Marteau d’Etaples d’où le nom donné au manoir et qui demeure contesté, certains considérant qu’il s’agit en réalité du manoir de Thubeauville.
Car à l’origine, il s’agissait probablement d’un fief, Thubeauville ayant donné son nom à une ancienne famille seigneuriale qui résidait avant cela dans l’ancien château de Parenty.
A ce jour, le manoir des Marteau/de Thubeauville est habité par la famille Leduc.
Saint-Wulmer
L’église Saint-Wulmer,
l’oeuvre d’artistes de grand talent
La paroisse est attestée en 1190 par une bulle papale qui confirme la dîme de Parenty aux chanoines de Thérouanne. L’église est consacrée à Saint-Wulmer moine de l’Abbaye de Haumont en Hainaut.